Les saisons influencent-elles notre perception des couleurs ?

De nouvelles recherches suggèrent que nos yeux adaptent leur perception des couleurs en fonction des saisons et de notre environnement visuel.

Si l’été et le printemps vous font penser à des couleurs vives et intenses, tandis que l’hiver vous rappelle des tons plus discrets, il y a une excellente raison à cela. L’environnement naturel qui nous entoure change au fil des saisons, les températures plus chaudes faisant généralement ressortir des couleurs plus naturelles dans notre environnement en raison de l’abondance de la vie végétale et de la verdure. L’hiver, en revanche, est marqué par des journées plus courtes et plus sombres et des couleurs moins évidentes dans notre environnement extérieur.

Image du même arbre pendant six mois différents de l’année. Avec des feuilles vertes fraîches au printemps, des feuilles vertes en été, des feuilles nues en automne et couvertes de neige en hiver.

Mais ce que les scientifiques ignoraient jusqu’à présent, c’est que ce changement dans la densité de couleurs qui nous entoure a un impact sur la façon dont nous percevons les couleurs.

Il existe une variété de couleurs qui peut sembler infinie dans le monde, mais les humains ne voient que quatre teintes dites « pures » : le bleu, le vert, le jaune et le rouge. L’orange, par exemple, est perçu comme un mélange de rouge et de jaune, et n’est pas « pur ». Mais les quatre couleurs « pures » ne semblent pas contenir de mélanges d’autres couleurs.

Des chercheurs de l’université de York, au Royaume-Uni, ont démontré pour la première fois que notre perception de la couleur change en réalité tout au long de l’année, car notre cerveau tente d’égaliser les différents niveaux de couleurs présentés par l’été et l’hiver.

Nous associons tous plus ou moins fortement certains motifs de couleurs à certaines saisons. Qu’il s’agisse des verts et des jaunes vifs de l’été, des rouges et des oranges vibrants de l’automne, les couleurs de nos environnements extérieurs changent régulièrement. Et pourtant, la couleur n’est pas la seule chose qui change avec les saisons. Une nouvelle étude menée à l’université de York, en Grande-Bretagne, a révélé que notre système visuel réagit et s’adapte également à ces changements de couleurs saisonniers. Ce changement influence la façon dont nous percevons les couleurs à un niveau biologique fondamental.

Parmi les quatre teintes uniques (bleu, vert, rouge et jaune) que nos yeux identifient, la perception du jaune par les individus avait tendance à être standard, quels que soient leur identité, leur lieu de résidence ou l’environnement dans lequel ils vivaient. Ce jaune unique a constitué la base de référence établie lorsqu’ils ont commencé à tester la façon dont les gens percevaient la même couleur jaune à l’aide d’un colorimètre.

Les participants étaient assis dans une pièce sombre avec un colorimètre et devaient le régler jusqu’à ce qu’ils trouvent cette teinte jaune unique (ce qui signifie qu’il n’y avait absolument aucune présence de vert ou de rouge dans la teinte). Le hic ? Ils ont été testés de la même manière en été et en hiver. À chaque fois, bien que les conditions de test aient été exactement les mêmes, on a constaté des différences significatives dans la position sur le baromètre des personnes qui estimaient que le jaune était unique.

La théorie est que ce changement dans notre perception des couleurs est initié par les couleurs qui nous entourent dans notre environnement quotidien. Essentiellement, la surabondance de vert en été amène nos yeux à modifier leur perception du jaune unique. Ce changement de perception se produit de manière différente à d’autres saisons, comme l’hiver, car les couleurs de l’environnement sont radicalement différentes.

Les chercheurs pensent que l’effet d’auto-équilibrage peut nous aider à maintenir la cohérence de notre perception des couleurs, même lorsque la palette de couleurs de notre environnement change radicalement – tout comme le réglage de l’image sur votre télévision. Les chercheurs ont ajouté qu’il faut probablement plusieurs semaines à notre système visuel pour se recalibrer aux teintes d’une saison particulière. Cette particularité découverte récemment dans la perception des couleurs ne débouchera probablement sur aucune avancée médicale, mais elle constitue un exemple éloquent de la façon dont notre corps, à notre insu, s’adapte à des environnements changeants.

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