La psychologie de la couleur « rose »

Ce mois-ci, j’ai partagé avec vous sur mon compte Instagram un appartement conçu par un cabinet d’architecture très renommé, à Madrid.

Cette agence a créé l’intérieur ci-dessous, en utilisant 12 nuances de rose différentes !

Imaginez-vous dans cet espace « Bubble-Gum » ne serait-ce qu’une semaine, comment imaginez-vous votre vie dans ce nouvel univers ? Vous sentiriez-vous détendu, ou calme… ?

D’un point de vue esthétique et purement visuel, je trouve ce travail superbe, original, et décalé. Une très belle réussite artistique !

Du point de vue de la psychologie des couleurs, j’ai une approche un peu différente…

Bien que la plupart de ces nuances de rose soient douces et auront un effet plutôt relaxant, le fait d’avoir conçu un appartement entièrement en rose va probablement produire des comportements et des ressentis négatifs tels que la fatigue, le stress, voire l’agressivité ou même un état de panique selon les personnes et la durée d’exposition.

 Je voulais partager cet exemple pour illustrer cet « équilibre » dont nous devons nous souvenir, nous les Designers d’espace, les Architectes, les Décorateurs… Nous devons toujours garder à l’esprit l’importance de l’équilibre entre « beauté » et « vie saine », avec pour objectif principal de contribuer au bien-être de nos clients.

Voici ci-dessous quelques exemples supplémentaires de la façon dont le rose peut être mal utilisé et de ses répercussions. (Vous trouverez pour toute couleur des effets positifs et négatifs, en fonction du contexte, de la nuance, de la proportion et du placement).

Je partage cela pour que vous puissiez prêter plus d’attention à ces détails de nuances et aux différents impacts que la et les couleurs peuvent produire sur chacun, en fonction de sa propre personnalité.

LA PRISON ROSE

À la fin des années 1960, Alexander Schauss, qui dirige aujourd’hui l’American Institute for Biosocial Research à Tacoma, a étudié les réactions psychologiques et physiologiques à la couleur « rose ». Schauss a émis l’hypothèse que la couleur pouvait provoquer des changements émotionnels et hormonaux, et que différentes longueurs d’onde émanant de la lumière pouvaient déclencher des réponses profondes et mesurables dans le système endocrinien.

Lors des premiers tests effectués en 1978, Schauss a observé que la couleur avait un effet sur la force musculaire, qu’elle revigorait ou énervait selon le sujet, et qu’elle influençait même le système cardiovasculaire.
Schauss a commencé à faire des expériences sur lui-même. Il a découvert qu’une nuance particulière de rose avait un effet très marqué. Cette couleur, surtout après un exercice physique, avait un impact important sur la diminution de son rythme cardiaque, de son pouls et de sa respiration par rapport aux autres couleurs.

En 1979, Schauss a réussi à convaincre les directeurs d’un institut correctionnel de la marine à Seattle, de peindre en rose certaines cellules de détention afin de déterminer les effets que cela pourrait avoir sur les prisonniers. Quinze minutes d’exposition à ce » Rose Baker-Miller « , comme on l’a appelé, ont suffi à réduire l’agressivité des détenus. L’effet se prolongeait jusqu’à trente minutes après avoir quitté la chambre rose. « Même si une personne essaie d’être en colère ou agressive en présence du rose, elle n’y arrive pas », explique Schauss. « Les muscles du cœur ne peuvent pas s’emballer assez vite. C’est une couleur tranquillisante qui vous enlève toute énergie ».

ANECDOTE : Au vu de cette expérience, un autre établissement pénitentiaire aux États-Unis s’est dit : « Super, si le rose a un effet apaisant, mettons du rose partout ». Ils ont donc peint toutes les cellules en rose (Mais pas en rose Baker-Miller), ils ont mis des draps de lit rose vif, peint les salles de bain en rose, et donné des vêtements roses aux prisonniers… 

Comment pensez-vous que cette initiative a tourné ?

L’objectif principal qui était de calmer les prisonniers et d’influencer positivement leur comportement a rencontré l’effet opposé, en raison de :
1) la teinte du rose choisie (cette nuance rose vif stimule physiquement l’individu)
2) La mauvaise proportion (Au lieu d’une cellule spécifique, tout a été peint et accessoirisé en rose vif)
3) La longue exposition imposée aux détenus face à cette couleur (nous sommes loin des 15 minutes conseillées par Schauss)

Résultat : Les prisonniers étaient plus agités et agressifs.

Intéressant, n’est-ce pas ?

LE VESTIAIRE ROSE

Le vestiaire rose a été imaginé par le légendaire entraîneur de l’Iowa, Hayden Fry, qui a été l’entraîneur des Hawkeyes de 1979 à 1998. Fry avait obtenu un diplôme de psychologie à l’université Baylor. Il affirme avoir lu, un jour, que la couleur rose pouvait avoir un effet calmant sur les gens.


Ainsi, après son arrivée en Iowa, Fry a commandé la couleur rose pour le vestiaire des visiteurs de Kinnick : Les murs, les sols, les toilettes, Tout était rose. Et pas n’importe quel rose ! une nuance connue sous le nom de « drunk tank pink » (traduction: le rose des cellules de dégrisement). Cette nuance particulière de rose a été choisie parce que des recherches ont montré que lorsque des personnes y sont exposées pendant une période prolongée, leurs muscles s’affaiblissent et leur humeur s’apaise.


“Initialement peint en noir et or, nous avons également repeint en rose le vestiaire des visiteurs du stade. Nous espérions, ainsi, que cette couleur mettrait nos adversaires dans une humeur passive. ». Headen Fry

Synthèse :


Quelle que soit son intensité, le rose suscitera toujours une réaction physique.
Les roses les plus doux auront un effet apaisant alors que les roses intenses et vifs auront un effet stimulant.
Si vous êtes entourés de trop de rose, vous risquez de vous sentir démunis ou physiquement faibles.
Si vous êtes entourés d’un rose trop saturé, vous vous sentirez émotionnellement dépassés (réactions comportementales : agression, fatigue, stress, panique…).
La teinte et l’intensité peuvent nous affecter différemment.
Les roses doux et chauds sont apaisants, et adoucissent particulièrement l’énergie des bébés et des jeunes enfants.
La nuance bleue froide « magenta » semble être préférée par les femmes pour son intensité et son énergie.
Bien que les gens réagissent souvent de la même manière à la couleur rose, il est important de se rappeler que la psychologie derrière toute couleur peut dépendre de nombreux facteurs différents. Les expériences vécues, les influences culturelles, les goûts personnels et d’autres facteurs peuvent tous avoir un impact sur la façon dont une personne se sent par rapport à une couleur particulière, y compris le rose.

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