Stephanie est une artiste peintre, belge, dont les peintures explorent les émotions ressenties aux différentes étapes de la vie d’une femme. Son travail est l’expression de ses émotions. Désir, passion, amour, résilience, renaissance… sont autant de thèmes abordés tout au long de ses peintures.
Son univers créatif combine couleurs et textures dans des compositions abstraites. Elle travaille principalement l’acrylique, intégrant des matériaux naturels dans la plupart de ses peintures.
Stéphanie travaillant la couleur intensément dans son travail d’artiste, je lui ai posé 10 questions autour de la couleur.
Bonne lecture !
Bienvenue, Stephanie ! Voici 10 questions pour toi:
Comment décrirais-tu ton style ?
Je dirais poétique et coloré, parfois minimaliste et épuré. Toujours inspiré par la nature et les émotions.
Pourquoi as-tu choisi l’abstrait comme style créatif de prédilection ?
Je dirais que c’est l’abstrait qui s’est imposé. Une découverte totalement inattendue. Je ne connaissais que le figuratif, la reproduction la plus fidèle possible de la réalité. L’art abstrait était un mystère. Il me fascinait, mais me rendait perplexe. Parfois incompréhensible, hors d’atteinte. Je n’imaginais jamais un jour créer des toiles abstraites. Et puis, un jour. Il a suffit d’une rencontre bienveillante. Une initiation tout en douceur. Un moment de pause en plein tourbillon émotionnel. J’avais besoin d’apprendre à lâcher prise, à laisser les émotions fortes et violentes s’exprimer sur la toile. Seul l’émotion guidait le trait, le choix de la couleur, des textures. Très vite, c’est devenu vital. Plus besoin de me raccrocher à une réalité. Je pouvais me libérer du réel et me connecter à l’émotion pure.
L’art abstrait évoque beaucoup d’émotions à travers la couleur et la composition. Peux-tu nous partager comment tu utilises la couleur et la composition pour évoquer l’émotion dans tes œuvres ?
Je commence toujours par travailler le choix de mes palettes. Je fais un travail de recherche sur la symbolique des couleurs. Souvent les couleurs vers lesquelles je me sens attirée reflètent assez bien les émotions que je vis. Ensuite, je travaille les associations de couleurs. Parfois je choisis de ne travailler qu’avec une seule couleur. En parallèle, je choisis de travailler une texture ou de laisser la toile brute. La composition est réfléchie avant de commencer. Et puis, je laisse l’émotion guider mes gestes. De manière intuitive. Et la plupart du temps (il y a parfois des échecs), le résultat est aligné avec l’émotion qui m’a accompagné tout au long du processus de création.
Quelles sont les couleurs que tu préfères utiliser dans tes œuvres, et y a-t-il une couleur en particulier que tu aimes utiliser ?
J’ai une fascination pour les bleus depuis toujours. Le premier bleu que j’ai utilisé était le bleu de Prusse. C’est d’ailleurs la toute première toile abstraite que j’ai faite. J’ai aussi une tendresse particulière pour la famille des ocres. Elle me rappelle la chaleur des paysages du Sud, le retour à la terre. L’ancrage dont j’ai besoin. L’importance de mes racines, ma famille. Mon appartenance à cette terre, et ma mission de vie.
Comment commences-tu à travailler sur une œuvre ? Est-ce que tu planifies à l’avance ou est-ce que c’est plutôt un déroulement organique ?
Je réfléchis toujours à la composition de la toile. Un peu comme un photographe qui réfléchit à son cadrage avant de prendre la photo. Je choisis ma palette de couleurs et si je veux travailler la texture. Ensuite, je laisse la place aux gestes intuitifs. Vient ensuite le travail sur les espaces négatifs, les finitions, le travail sur les petits détails. Je peux y passer plusieurs heures. Jusqu’au sentiment d’avoir trouvé la bonne harmonie, le bon équilibre.
Où puises-tu ton inspiration ?
Dans mon quotidien, mes émotions. Et la nature. Tout ce qui m’entoure. Les formes organiques me fascinent. La forme d’une feuille. Le dessin des vagues sur le sable. Je prends en photo tout ce qui m’inspire. Et quand je travaille une toile, je m’en inspire.
Y a-t-il une œuvre que tu as créée qui a été un coup de cœur personnel et pourquoi ?
Phénix, une des premières toiles où j’ai travaillé l’ocre. C’est une toile que j’ai travaillé très longtemps. Elle a été peinte à un moment particulièrement difficile de ma vie Et quand je l’ai terminée, j’y ai toute de suite reconnu le Phénix qui renaît de ses cendres. Cette toile est le symbole de ma renaissance. Une nouvelle vie, après une transition dans la douleur. Une nouvelle étape, entourée des gens que j’aime. Un nouveau projet prenait vie. Quand je regarde cette toile, je ressens beaucoup d’émotions parce que je sais aujourd’hui le chemin qu’elle représente. Elle est d’ailleurs restée dans la famille.
Quel est ton rapport avec tes œuvres une fois qu’elles sont terminées et qu’elles quittent ton atelier ?
Souvent, j’ai pu vivre un certains temps avec elles et je suis parfois un peu triste de les voir partir. Mais je suis aussi toujours très heureuse de voir qu’elles ont touchées d’autres personnes au point de vouloir les avoir chez elles. C’est parfois émouvant. On échange. Et le partage des émotions est souvent au rendez-vous.
En tant que parent, comment partages-tu l’amour de l’art avec tes enfants ?
Mon atelier est dans leur espace de vie. Je partage toujours avec eux mes dernières créations. Parfois, on en parle. Parfois, ils me donnent leur avis. Ils peuvent aussi utiliser mon atelier pour leurs propres créations. Je ne leur impose jamais, ils demandent spontanément. J’adore les voir travailler la peinture.
Sur quoi travailles-tu actuellement ?
Je travaille sur une série que j’ai appelée ´something blue ‘. J’y travaille l’intensité des bleus. Les superpositions de formes organiques et de lignes pures. Les espaces négatifs sont travaillés et renforcent la composition. Une série sous le signe de la douceur et de l’apaisement.
Merci beaucoup Stéphanie pour cet échange coloré !
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